Depuis le mois de mai, les eaux de la Méditerranée ont été les témoins d’un fait exceptionnel : pas moins de 30 raies mantas (Mobula mobular) se sont échouées en différents lieux du littoral espagnol, principalement aux Baléares, en Catalogne, dans la Communauté valencienne et en Andalousie.
Cette situation a alarmé les biologistes marins et les conservationnistes, puisqu’il s’agit d’une espèce en voie d’extinction dont la présence dans les eaux espagnoles n’est pas inhabituelle, mais dont la fréquence et le nombre d’exemplaires retrouvés échoués sont inusuels, certains d’entre eux pouvant atteindre près de 3 mètres de long.
Au vu des événements récents, une équipe de travail a été constituée la semaine dernière. Composée de spécialistes de diverses organisations du littoral méditerranéen espagnol, son objectif est d’offrir une réponse conjointe à cette problématique. De l’avis majoritaire des experts, les échouages pourraient avoir été provoqués par une combinaison de facteurs étant donné que les cas observés jusqu’à présent n’obéissent pas à un modèle défini.
À cette fin, le groupe a adopté un protocole d’intervention commun et diverses études aussi bien environnementales que pathologiques sont menées pour déterminer les causes qui influeraient sur les échouages de raies mantas qui ont lieu.
Comment différencier une raie manta d’une autre raie ?
Même si, à simple vue, elles peuvent sembler similaires, les raies mantas sont différentes des autres raies aussi bien physiquement que du point de vue de leur comportement. Voici un petit guide pour les distinguer facilement :
- Corps
Raie manta : corps plus plat et allongé, avec de nageoires pectorales grandes et pointues qui lui permettent de se déplacer avec fluidité sous l’eau.
Autre raie : corps plus arrondi ou en forme de losange, avec des nageoires plus courtes et larges. - Taille
Raie manta : elle peut atteindre jusqu’à 5 mètres d’envergure.
Autre raie : jusqu’à 2 mètres de long. - Alimentation
Raie manta : elle est planctivore, elle se nourrit de plancton et de krill dans la colonne d’eau.
Autre raie : elle est prédatrice et se nourrit de mollusques, crustacés et autres animaux marins présents sur les fonds marins du littoral. - Bouche
Raie manta : située sur la partie avant du corps, avec des lobes céphaliques proéminents.
Autre raie : bouche se trouvant sur la partie inférieure, sans lobes. - Queue et dard
Raie manta : elle a une queue longue et fine sans dard venimeux.
Autre raie : elle possède une queue munie d’un dard (selon l’espèce, il peut être venimeux ou non), qu’elle utilise pour se défendre.
Que faire si vous voyez une raie manta en danger ?
Si vous trouvez une raie manta échouée ou en difficulté, il est crucial d’agir de manière responsable pour ne pas aggraver sa situation ni vous mettre en danger. Voici le protocole d’intervention à suivre :
- Appelez immédiatement le 112.
- Ne la touchez pas, restez à une distance de sécurité.
- N’essayez pas de la relâcher en mer, cela peut être néfaste pour l’animal.
- Prenez des photos ou des vidéos à distance pour faciliter le travail des spécialistes.
L’apparition de raies mantas et d’autres raies sur les côtes espagnoles au printemps de cette année est un phénomène qui mérite d’être pris en considération et étudié. En tant que citoyens et amoureux de la mer, il est important de connaître ces espèces, de les respecter et de les protéger, en particulier à un moment aussi délicat pour leur survie. À la Fondation Palma Aquarium, nous misons sur la divulgation scientifique et le travail coordonné pour conserver notre patrimoine marin. Dans cette vidéo, vous découvrirez plus d'informations de la part de Xisca Pujol, responsable du réseau d'échouage de la faune marine des Baléares.
Ce travail a été réalisé dans le cadre du projet de conservation et de protection des espèces marines menacées des îles Baléares (OCEMIB), incluant tortues de mer, cétacés et requins. Cette initiative est soutenue par la Fondation Biodiversité du Ministère pour la Transition écologique et le Défi démographique (MITECO) par le biais du Plan de relance, de transformation et de résilience (PRTR), financé par l’Union européenne - NextGenerationEU.
De plus, ce service est géré par le COFIB, qui appartient au service de protection des espèces de la Conselleria de Agricultura, Pesca i Medi Natural (Ministère régional de l’Agriculture, de la Pêche et du Milieu naturel).
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